Patrick de Brou de Laurière avait pour ancêtres du côté de sa mère Odette de Fayolle une des plus vielles noblesses du Périgord, le Ministre Henri Léonard Jean-Baptiste Bertin qui fut contrôleur général des Finances sous Louis XV puis Louis XVI. Il parvint à convaincre Louis XVI du bienfait pour les populations de l’introduction de la pomme de terre que venait de ramener des Amériques, Parmentier.

C’est dans les terres de son château de Rossignol, près de Périgueux, château qui, il y a peu de temps encore appartenait à la famille de Patrick de Brou de Laurière, que furent plantées les premières pommes de terre en Périgord.

C’est grâce à lui également et à son ami Chanorier, que la première école vétérinaire au monde a vu le jour à Lyon.

Le Saint-Cyrien, Alain de Fayolle fut tué le 22 août 1914, au tout début de la guerre en tentant une sortie avec ses hommes en casoar, gants blancs et pantalon garance. Un monument aux morts a été érigé en l’honneur de ce héros de la guerre 14-18 au Collège Saint Joseph de Périgueux.

Du côté de son père, Pierre de Brou de Laurière, qui avait un certain nombre d’affaires, notamment la maison de vin « Seignouret » spécialisée dans les « primeurs » à Bordeaux, on peut signaler son goût pour les voitures et les voyages. C’est ainsi qu’avec son épouse Odette et quelques amis ils traversèrent en 1930 le Sahara en Bugatti. Odette de Laurière a d’ailleurs été, à cette époque la première femme à traverser le Sahara en auto. A la suite d’une panne d’un des véhicules, qu’il a fallu remorquer jusqu’à la cité voisine, Odette de Laurière dut rester deux jours seule avec un fusil en plein Sahara pour garder l’autre véhicule.

Cette passion pour les voitures et le fait d’en avoir conservé plusieurs, permet au Fonds de posséder une intéressante collection.

Du côté de la famille de Laurière il faut, d’autre part, citer l’arrière-grand-père de Patrick de Brou de Laurière, Pierre et son grand-père Paulin tous deux médecins.
Le premier écrivit un livre sur la « Suette » maladie épidémique qui fit de très nombreuses victimes dans les années 1840 en Dordogne. Cette maladie provenait de piqûres de tiques ou de poux.
Elle disparue au début du XXème siècle grâce à l’amélioration de l’hygiène dans la population.

Le second écrivit, lui, plusieurs ouvrages sur la chorée et notamment la Chorée de Sydenham, maladie infantile du système nerveux central qui provoquait notamment la danse de Saint-Guy, maladie également pratiquement disparue en France. Il était surnommé le médecin des pauvres car il soignait gratuitement les nécessiteux. À un âge avancé il continuait à faire la tournée de ses malades dans une vieille Clément-Bayard de 1907.
En outre il était maire de Cendrieux, et conseiller général de la Dordogne.

Enfin du côté de sa grand-mère paternelle, Cécile Daubrée épouse de Laurière son ascendant le plus célèbre a été Edouard Daubrée créateur avec son cousin Aristide Barbier, de la manufacture de Clermont-Ferrand, « Barbier-Daubrée » devenue les Etablissements Michelin.
Édouard Daubrée avait, en effet, épousé une jeune écossaise, Elisabeth Pugh Baker qui était la nièce de Mackintosh, l’inventeur du traitement du caoutchouc dont le nom est indissolublement lié à l’imperméable (un mac désigne en anglais un imperméable).

Mackintosh - inventeur du traitement du caoutchouc

Mackintosh fut, en effet, un des premiers à concevoir une utilisation pratique du caoutchouc, qui restait jusque-là une simple curiosité. Ayant découvert que les goudrons de charbon qui étaient des résidus des usines à gaz possédaient l’intéressante propriété de pouvoir dissoudre le caoutchouc, il eut l’idée de les distiller et d’utiliser une dissolution de goudrons dans de la naphte pour enduire des tissus afin de les imperméabiliser. Mackintosh, qui avait été élu membre de la Royal Society en 1823, prit la même année un brevet pour son procédé et, à partir de 1836, les « Mackintosh », en dépit de l’odeur dont ils étaient imprégnés, obtinrent un succès considérable auprès de la clientèle britannique.

Sa nièce connaissait la recette et elle proposa à son mari de créer dans l’usine métallurgique de celui-ci un petit atelier où seraient confectionnés des produits en caoutchouc comme des jouets (les gros ballons Michelin qu’on voyait autrefois sur les plages venaient de là) ou comme des accessoires pour le bien être des dames comme des jarretières en caoutchouc ou des bretelles de soutien-gorge.

Cette connaissance du traitement du caoutchouc permit quelques années plus tard à Édouard Michelin, un neveu, qui devait avec son frère André succéder à Ernest Daubrée, fils d’Edouard, décédé et alors gérant de la Manufacture Barbier-Daubrée , de créer le pneu démontable pour les bicyclettes puis pour les automobiles ensuite.

En effet la fin du XIXème siècle était aussi l’époque de l’avènement de l’automobile. Charles Dunlop inventait la première chambre à air pour pneus, Charles Goodyear la vulcanisation du caoutchouc et Édouard Michelin le premier pneu démontable permettant de rapidement réparer en cas de crevaison. Charles Terront gagna ainsi la première course Paris-Brest et retour avec 8 heures d’avance sur les autres coureurs non équipés de pneus démontables.

Une grande partie du patrimoine de Patrick de Brou de Laurière, légué par lui au Fonds de Dotation, provient de cette branche de la famille.

Anecdotes

Elisabeth Pugh Baker a légué à ses descendants deux recettes : celle du Rolling Plum Pudding et celle du traitement du caoutchouc. Si les deux se ressemblent au point de vue texture, l’une a connu un essor beaucoup plus grand que l’autre et donné plus de Royalties!

Édouard Michelin avait fait l’école des Beaux-Arts et c’est lui qui est devenu l’ingénieur, son frère André avait fait l’École Centrale des Arts et Manufactures et c’est à lui que nous devons les cartes Michelin, Bibendum…