Aujourd’hui, le Fonds de dotation Patrick de Brou de Laurière souhaite faire la lumière sur le rôle « d’intermédiaire » entre le Comité Scientifique et les Administrateurs au moment du vote des aides à subventionner.
Pour ce faire, nous avons mené une interview croisée du Docteur Serge Laruë-Charlus et du Docteur Monique Lefaure qui va lui succéder à ce poste stratégique. Bien entendu, tous siègent au Fonds.
Docteur Serge Laruë-Charlus
Pourquoi ce poste a-t-il était créé ?
Le Conseil d’Administration décide du financement des demandes des subventions concernant la Recherche Médicale ou l’exercice de l’Art-Thérapie. Le Conseil Scientifique, quant à lui, informe la Conseil d’Administration sur le caractère sérieux et la valeur scientifique tant des programmes de recherche proposés que des équipes de chercheurs qui présentent leur demande.
Malgré tout, pour éclairer la décision de financement des membres du CA, les garanties scientifiques apportées par le CS sont insuffisantes ; les membres du CA nécessitent plus d’éclaircissements sur les demandes, comme par exemple : le caractère innovant du projet de recherches, l’originalité du projet dans le monde de la recherche ou de l’art thérapie, l’impact attendu sur le monde de la santé, sur la société…, les particularités du programme des demandeurs en sorte de ne pas financer trop souvent les mêmes domaines…
… Et ainsi de suite, il est nécessaire de pouvoir répondre aux questions des membres du Conseil d’Administration, d’autant qu’il s’avère souvent que les financements des demandes ne peuvent être satisfaits en totalité. Il y a donc des choix à faire et la nécessité de hiérarchiser ces choix en fonction du budget annuel disponible.
Quel est le dossier le plus marquant … ?
Peut-être que, plus que de relever des dossiers marquants ou émouvants, (et il y en a …) il serait nécessaire de mettre l’accent sur l’un des aspects de notre rôle.
L’une des difficultés au cours de ces dernières années a été de produire de l’information vers le Conseil d’Administration en sorte d’éclairer ses choix, pour permettre de respecter la volonté du légataire, Patrick de Laurière : financer la Recherche Médicale et l’Art-Thérapie. Dans le cadre de la médecine scientifique du XXI° siècle que nous vivons, la Recherche Médicale est un domaine qui s’est installé et organisé depuis des décennies, recherchant habituellement des financements publics ou privés avec des dossiers convaincants. Au contraire, l’Art-Thérapie est un ensemble de pratiques plus récentes qui tente de trouver sa place dans l’arsenal thérapeutique de beaucoup de maladies et dont la pratique est beaucoup moins rompue à l’analyse statistique des résultats, à l’application des programmes de comparaison de ces pratiques et à la publication de ses résultats.
Il est donc plus difficile à ce champ thérapeutique de se faire valoir… et partant, compte tenu de la disparité des dossiers, il est plus difficile pour les administrateurs du Fonds d’arrêter les pratiques qui doivent être choisies en priorité.
Docteur Monique Lefaure
Comment envisagez-vous cette nouvelle fonction au sein du Fonds ?
Essayer de faire aussi bien que Serge pour aider au mieux le conseil d’administration à décider quel dossier présentera le plus d’intérêt.
Y-a-t-il des dossiers plus difficiles à expliquer que d’autres ?
Nous avons deux types de dossiers. Les dossiers scientifiques en général très bien documentés avec des projections sur le long terme et des recueils programmés de résultats : la seule difficulté dans ce cas est de « traduire » en termes simples les explications scientifiques.
Les dossiers, de plus en plus nombreux semble-t-il, d’Art-thérapie : la difficulté consiste, comme Serge l’a expliqué, à essayer de déterminer parmi les demandes, celles qui pourront avoir le plus grand intérêt sur le long terme et, donc, nous serons de plus en plus amenés à faire compléter ces dossiers par des bilans de retour sur l’efficacité des actions proposées.
Merci au Professeur Serge Laruë-Charlus et au Docteur Monique Lefaure pour ces éclaircissements sur ce rôle primordial au sein du Fonds ainsi que sur la transparence dont ils font preuve pour la sélection des dossiers.