Pour vous raconter l’histoire des bâtiments classés du Fonds de Dotation Patrick de Brou de Laurière, nous avons fait appel à l’expertise de Patrick Palem : ancien directeur de la SOCRA et Administrateur du Fonds de Dotation. 

Présentez-vous-en quelques mots et quel est votre lien avec le Fonds de Dotation ? 

La première rencontre avec Mr Patrick de Brou de Laurière a eu lieu lors des soirées musicales qu’il organisait. Puis j’ai eu l’occasion de lui faire visiter le chantier de restauration de la galerie des glaces à Versailles. Naturellement, un contact c’est créé et j’ai eu la chance de l’avoir comme guide pour visiter la demeure du Fonds de Dotation et ainsi en apprendre davantage sur son fonctionnement, avant d’y réaliser des travaux avec la société SOCRA.

En 2018, avec une équipe de professionnels de la restauration du patrimoine et des entreprises liées aux métiers d’art, nous avons créé un Institut du Patrimoine en Périgord, et pour l’inauguration nous avons pensé à cette demeure qui est comme une vitrine des métiers d’art. Bien entendu, Mr Larcher a accepté de nous mettre à disposition ce lieu et quelques mois plus tard, il a proposé ma candidature au conseil d’administration.

De quelle époque est la bâtisse du Fonds de Dotation  ? 

L’Hôtel particulier abritant le Fonds de Dotation a été construit en 1911 à la demande de Mr Marie Antoine de Brou de Laurière, médecin et grand-père de Mr Patrick de Brou de Laurière qui a légué ses biens au Fonds, à son décès, en 2010.

L’architecte bordelais Mr Albert Touzin (1852-1917) qui réalisa de nombreux hôtels particuliers et bâtiments viticoles (dont les chais Pépin à Bordeaux), fut très inspiré par l’art nouveau et le style rococo, ce que l’on retrouve dans la construction, tout en conservant l’esprit d’une demeure aristocratique du début du XXème siècle.

Quels travaux ont été menés et sur combien de temps ? 

Les travaux réalisés ont permis de mettre aux normes le système électrique et d’adapter le bâtiment pour recevoir du public. La restauration des décors stucs, staff, peinture, tapisserie, les sols en pierre, parquet et céramique, les lustres, les meubles ont aussi été faites… En réalité, l’ensemble des décors intérieurs et du mobilier ont été restauré.

Quels types d’artisans sont intervenus ? 

Les artisans locaux : menuisiers, tailleurs de pierre et électriciens.

Quels bâtiments et pourquoi ont-il été classés « Monuments Historiques » ? 

A la demande de protection de Mr Patrick de Brou de Laurière, le Préfet de Région, en accord avec la commission régionale du patrimoine et de l’architecture, a décidé le 04 juillet 2006 d’inscrire l’Hôtel Particulier au titre des Monuments Historiques. Les arguments qui ont favorisé l’inscription sont de nature techniques et artistiques : l’authenticité et la rareté de ce type de construction ont été mis en évidence de par son décor néoclassique et son mobilier intégrés.

Ce statut amène des avantages : il donne accès à un soutien de la part du Ministère de la Culture. Pour ne citer que quelques uns de ces ‘’bonus’’, il y a notamment la possibilité d’obtenir une signalisation, des avantages fiscaux et des aides financières pour les travaux, une mention dans les documents de communication du Ministère permettant de faire connaître le monument à l’échelle Nationale, voire Internationale.

Quelles sont les démarches à mener pour classer un monument historique ?

Si le propriétaire du bien (comme ici), ou toute autre personne y ayant intérêt (collectivité territoriale…), estime que la préservation d’un monument présente un intérêt général, elle peut déposer une demande de protection au préfet de région, qui consultera alors la Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture. Ils examineront un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques (comme par exemple la rareté et l’authenticité) pour décider ou non d’émettre un vœu de classement. L’avis rendu par cette commission n’est cependant que consultatif car c’est le préfet qui délivre l’arrêté d’inscription aux monuments historiques.